En France, Shein décroche le jackpot

Où les Français dépensent-ils le plus d’argent pour s’habiller ? En 2024, ce fut sur le site de Shein, selon l’application Joko, qui a examiné les données bancaires anonymisées de près de 700 000 personnes. Depuis 2020, la place était occupée par la plateforme de seconde main Vinted. Mais entre 2023 et 2024, les ventes françaises (en valeur) du roi de la fast fashion ont augmenté de 58 %.

Un succès tel qu’à elles deux, les plateformes Temu et Shein représentent plus d’un colis sur cinq pour La Poste, a déclaré son PDG Philippe Wahl au cours d’une audition parlementaire fin 2024. Il y a cinq ans, c’était moins de 5 %.

De nombreux pays commencent à durcir le ton face à cet acteur accusé de pratiquer une concurrence déloyale et de participer à l’explosion du volume des déchets textiles. Six membres de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, ont demandé fin 2024 à Bruxelles des mesures restrictives.

En réponse, Shein peaufine son lobbying. Le groupe a invité Christophe Castaner à siéger au sein de son comité RSE pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Le 12 janvier dernier, ce dernier fustigeait l’idée de « créer une TVA sur des produits jugés trop populaires », assurant dans un pléonasme osé que Shein « démocratise la mode pour tous ». Tout juste a-t-il admis, en évoquant le projet de zéro émission nette en 2050 que « la marche est haute ». Après la fast fashion, le fast lobbying…