Quatre ans après la promulgation de la loi PACTE, qui a introduit la qualité de société à mission, 1 086 entreprises ont franchi le pas selon le décompte de l’Observatoire des sociétés à mission. Cela représente 0,7 % du tissu entrepreneurial français, hors micro-entreprises. Un chiffre encore timide, éloigné de la prévision évoquant 10 000 entreprises à mission en 2025.
Plusieurs signaux demeurent néanmoins encourageants. Le dispositif prend mieux que le label B Corp, obtenu par 300 structures depuis son introduction en France en 2014. Son adoption progresse de plus en plus vite : le nombre d’entreprises à mission a doublé entre 2021 et 2022. Enfin, il séduit de grandes entreprises. Sur les 287 que compte la France, 14 ont la qualité d’entreprises à mission, soit 5 %.
Le cabinet KPMG vient de publier une étude sur le sujet. Elle révèle que 72 % des entreprises à mission ont défini une raison d’être en lien avec leur activité – un prérequis indispensable pour faire évoluer son modèle économique. Presque toutes ont nommé un comité de mission, alors qu’il n’est obligatoire que pour les structures de moins de 50 salariés.
Mais elles ne se projettent pas assez sur le long terme. Seules 28 % se sont fixé des objectifs à plus de 4 ans, alors que la mission doit servir de boussole à la stratégie. Et plus d’un rapport de mission sur deux ne contient pas l’avis de l’organisme tiers indépendant chargé de vérifier le respect des objectifs. La marge de progression est donc bien réelle.