Les obligations des entreprises en termes d’économies d’énergie se précisent. Le plan sobriété, dévoilé jeudi 6 octobre, prévoit plusieurs mesures : baisse du chauffage dans les bureaux (à 19 degrés maximum en journée, 16 degrés la nuit), réduction de l’utilisation de l’eau chaude, utilisation du train plutôt que de l’avion lors des déplacements.
Ce plan – plus incitatif que coercitif – était nécessaire, tant les entreprises françaises semblaient jusqu’ici peu enclines à faire des efforts. Selon une étude menée par OpinionWay pour CCI France et publiée fin septembre, près de trois quart (74 %) d’entre elles n’avaient alors pas établi de plan spécifique pour baisser leur consommation d’énergie. Parmi celles ayant décidé d’agir, seule une minorité (7 %) avaient prévu de réduire leur activité et 21 % songeaient à remettre en question leur modèle économique. Pour la plupart des sociétés interrogées, il s’agissait donc de privilégier de petits gestes. L’objectif global affiché par Elisabeth Borne : économiser 50 TWh, soit 3 % de la consommation énergétique de la France, d’ici 2024.
Nos voisins européens sont-ils de meilleurs élèves ? Pas sûr. La première vague de froid qui s’est abattue sur l’Europe a fait monter en flèche la demande en gaz. Surtout en Allemagne, où elle a atteint 14,5 points de plus que la moyenne constatée entre 2018 et 2021 (entreprises et ménages confondus). La Commission européenne a donc suggéré de faire baisser la demande de 10 % à 15 % sur le Vieux Continent, par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
Sera-t-il possible de constater de véritables changements tant que les mesures resteront incitatives ? Ou faudra-t-il que les gouvernements brandissent la menace du rationnement ? Une chose est certaine : winter is coming…