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Et mon poulet, c’est du poulet ?

  • Auteur : Decade for Change
  • jeudi 13 juillet 2023

Après Singapour en 2020, c’est au tour des États-Unis d’approuver la commercialisation de viande de poulet cultivée en laboratoire. Mercredi 21 juin, la FDA a annoncé que trois entreprises américaines (Upside Foods, Good Meat et Joinn Biologics) allaient dorénavant pouvoir vendre leurs produits au grand public.

Pourquoi celui-ci se convertirait-il aux gallinacés de synthèse ? Premier argument avancé : le bien-être animal. Tom Bry-Chevalier, auteur d’une thèse sur les enjeux économiques et environnementaux de la viande cultivée, le rappelle : « cette méthode de production élimine la nécessité d’élever et tuer des animaux pour l’alimentation ». Autre avantage, la viande produite in-vitro pourrait limiter le risque de maladies infectieuses transmises de l’animal à l’être humain, et « libérer des terres cultivables », selon Jean-François Hoquette, directeur de recherche à l’Inrae.

Après l’annonce, le PDG d’Upside Foods a déclaré voir dans cette avancée « un pas de géant vers un avenir plus durable ». Les bénéfices écologiques restent cependant controversés. Selon deux études menées en 2011 et 2015, « la production de viande in-vitro consomme plus d’énergie que la production de volailles ou de porcs », à cause du chauffage des incubateurs et de la fabrication des milieux de culture. Mais, toujours selon ces deux études, « son pouvoir réchauffant global reste inférieur à celui de la production de viande de bœuf ».

Upside Foods a reçu sa première commande de la part du restaurant de la cheffe française étoilée Dominique Crenn à San Francisco. La méthode ne semble cependant pas près d’arriver en Europe. Le cadre réglementaire de l’UE est, en effet, plus restrictif que celui de la FDA. Et la mise sur le marché de nouvelles familles d’aliments dépend d’un examen validé par les autorités sanitaires de chaque État membre.

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