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… Et paie les conséquences du paradoxe chinois

  • Auteur : Decade for Change
  • lundi 2 décembre 2024

Des prix cassés pour l’acier décarboné, les batteries électriques et les panneaux solaires, dans un pays qui demeure pourtant le premier émetteur de CO2 dans le monde depuis 20 ans et continue d’ouvrir de nouvelles centrales à charbon. En matière de transition énergétique, la Chine est le pays des paradoxes.

La moitié de l’électricité chinoise reste produite par du charbon. Pourtant, selon BloombergNEF, 90 % des 358 milliards d’euros d’investissements mondiaux menés dans les usines de technologies vertes entre 2018 et 2023 sont issus de fonds chinois. Le pays produit 8 panneaux solaires sur 10, domine la construction de centrales nucléaires et pourrait répondre seul à la demande mondiale en batteries lithium-ion. En 2023, ses entreprises ont ajouté 300 gigawatts de puissance éolienne et solaire au réseau électrique (deux tiers des capacités installées dans le monde). La même année, la Chine a concentré 38 % des dépenses mondiales consacrées aux énergies propres, devenant à la fois moteur de la demande et fournisseur clé.

Cette réussite repose sur sa capacité à mobiliser des investissements massifs et sur l’intervention stratégique de l’État. Depuis dix ans, celui-ci soutient les énergies renouvelables via des fonds publics, des prêts avantageux et des subventions locales. Avec des conséquences prévisibles : un endettement généralisé et des industries vertes souffrant désormais de surcapacité.

Reste que même si le soutien chinois au secteur diminue, celui-ci semble à l’abri de tout effondrement. Selon le Centre d’études internationales et stratégiques, il s’agit, en effet, d’industries prioritaires pour Pékin, quelles que soient les difficultés conjoncturelles.

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