Un oléoduc géant traversant la France de Rouen à Marseille ? Nommé Wecop, le projet a été dévoilé lundi 24 avril dans plusieurs villes de France… Il s’agissait en réalité d’un canular destiné à faire réagir. Cette opération de communication n’est pas la première menée par « Le bruit qui court », un collectif militant écologiste, pour dénoncer Eacop, le projet d’oléoduc (véritable celui-là) de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie.
Plus d’une centaine de militants se sont coordonnés pour envoyer de fausses lettres d’expropriation à des habitants de quartiers aisés, simuler des zones de chantier dans les villes françaises, créer un site de présentation du projet et tenir un standard téléphonique pour répondre aux questions. Tout a été mis en œuvre pour rendre l’action la plus crédible possible.
In fine, la supercherie a été dévoilée le 25 avril dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux interpellant les citoyens : « Si le projet n’est pas acceptable en Europe, pourquoi le serait-il en Afrique ? » et relayant un appel à rejoindre le mouvement #StopTotal.
Les mouvements de protestation contre le projet Eacop se multiplient. Programmés ou spontanés, ils prennent différentes formes : blocage de l’assemblée générale du groupe TotalEnergies, création d’une application pour mobile (RIFT) permettant aux citoyens d’analyser l’impact environnemental de leur épargne, mobilisations étudiantes dans les grandes écoles… Selon la sociologue Sylvie Ollitrault, « une génération militante est en train de naître en inventant ses propres modes d’actions. »