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Feuilles de route climatiques : le grand retard mondial

  • Auteur : Decade for Change
  • lundi 17 février 2025

Ils ne sont que dix. Dix pays à avoir publié dans les temps, c’est-à-dire avant le 10 février dernier, leurs « contributions déterminées au niveau national » (CDN), ces documents détaillant la façon dont ils comptent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035.

Les près de 200 signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à réviser régulièrement leurs engagements de décarbonation, afin de parvenir à diviser par deux les émissions d’ici à 2030 à l’échelle mondiale. C’est tout l’objet de ces CDN. Problème : elles sont devenues au fil du temps un objet technique et perdent leur caractère d’objectif politique commun. Cette usure affaiblit la dynamique nécessaire à la préparation de la future COP 30, à Belém, au mois de novembre.

Parmi les bons élèves, citons le Brésil, le Canada, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, les Émirats arabes unis, l’Uruguay, le Royaume-Uni et… les États-Unis d’avant Donald Trump. Mais le plan nord-américain restera probablement lettre morte, puisque le nouveau locataire de la Maison Blanche a annoncé le retrait de son pays de l’accord de Paris. Sa décision explique en partie l’attentisme général.

La Chine, l’Inde ou encore l’Union européenne, qui représentent ensemble 80 % des émissions de CO2 mondiales, sont en retard. Pour l’UE, cela s’explique par la difficulté à trouver un accord dans un contexte politiquement tendu sur les questions de transition écologique. Les objectifs des CDN n’étant pas contraignants, cela n’entraîne aucune pénalité.

Selon plusieurs experts, l’Accord de Paris ne pourra pas survivre sans le soutien des pays les plus volontaristes sur le sujet. C’est pourquoi l’ONU a accordé un délai de grâce. Plus de 170 pays devraient ainsi soumettre leur plan dans l’année, une grande majorité d’entre eux avant la COP30.

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