Tout était censé être réglé dans les moindres détails. Ne manquait qu’un dernier vote pour que les 27 États membres de l’Union européenne actent l’interdiction de vendre des voitures équipées de moteurs thermiques après le 1er juillet 2035.
Coup de théâtre le 7 mars, quand l’Allemagne a annoncé qu’elle rejoignait le camp des opposants, comptant déjà l’Italie et la Pologne. Or, sans la voix de l’Allemagne, la mécanique du paquet climat européen ne tourne plus.
Opposé dès le départ à cette mesure, l’Outre-Rhin avait réussi à négocier quelques dérogations, notamment sur la poursuite après 2035 de la production de voitures équipées de moteurs à combustion utilisant des carburants alternatifs, comme les carburants synthétiques. Rome, quant à elle, avait aussi obtenu son amendement Ferrari, les voitures de luxe et de niche bénéficiant d’un délai supplémentaire.
Mais le parti libéral FDP a jugé ces derniers jours qu’il fallait encore davantage garantir la possibilité de recourir aux carburants alternatifs. En réalité, cette opposition de dernière minute semble plutôt guidée par des considérations de politique intérieure. Le gouvernement d’Olaf Scholz juge que le projet ne protège pas assez les constructeurs allemands et leur savoir-faire technologique. Une volte-face qui montre la difficulté de concilier transition verte et intérêts nationaux dans un contexte économique européen morose.