Financement des énergies fossiles par les banques : l’année record

Ce niveau n’avait pas été atteint depuis 2021. Les financements des banques mondiales aux producteurs d’énergies fossiles se sont élevés à 869 milliards de dollars (750 milliards d’euros) en 2024, soit une progression de 23 % en un an. C’est l’un des principaux enseignements du rapport annuel « Banking on Climate Chaos » publié le 17 juin par une coalition d’organisations non-gouvernementales (ONG), dont Reclaim Finance. 

 Cette augmentation s’explique d’abord par la baisse des taux d’intérêt des grandes banques centrales, qui réduit le coût du crédit pour tous les emprunteurs et facilite le financement de nouveaux projets. Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump a également créé un climat propice au désengagement climatique. Les grands établissements de Wall Street ont, depuis, quitté la Net-Zero Banking Alliance. Selon le rapport, 45 des 65 plus grosses banques du monde ont ainsi accru leurs financements des acteurs des énergies fossiles en 2024.  

Les banques françaises restent parmi celles qui leur prêtent le moins d’argent. La Banque Postale et le Crédit Mutuel se distinguent notamment en queue du classement mondial, grâce à des politiques d’exclusion des énergies fossiles saluées au sein du rapport. La part de ces financements dans leurs activités est désormais résiduelle. 

 Au total, les banques françaises leur ont tout de même accordé 49,5 milliards de dollars en 2024 (soit 20 % de plus qu’en 2023), dont 20 milliards ont été versés à des entreprises développant de nouveaux projets de champs pétroliers ou gaziers.