Quelque 705 milliards de dollars. Tel est le montant injecté dans les énergies fossiles par les banques partout dans le monde en 2023. Un chiffre établi par huit organisations (dont Reclaim Finance et Oil Change International) et dévoilé lundi 13 mai dans l’édition 2023 du rapport Banking on climate chaos.
Cette somme a baissé de 9,5 % en un an. Mais la diminution est conjoncturelle. En effet, les majors et les grandes entreprises pétrolières ont moins cherché à lever de dettes en 2023. Depuis la signature de l’accord de Paris en 2015, pas moins de 6 896 milliards de dollars ont été consacrés aux énergies fossiles, à rebours des recommandations des scientifiques.
Les banques américaines demeurent en tête du classement des banques les plus généreuses avec 31 % de leurs financements consacrés aux industries fossiles, suivies par les banques chinoises (15 %), canadiennes (13 %), japonaises (12 %) et anglaises (8 %). Les banques françaises se situent, elles, en bas de classement (7 %).
En 2023, la contribution de ces dernières au secteur a reculé de 20 %, à 40 milliards de dollars. Notamment parce qu’elles se sont « tenues à l’écart » de certaines transactions avec des majors. Entre 2021 et 2023, la baisse atteint même 82 % pour Société Générale et 78 % pour BNP Paribas.
Le rapport indique que les institutions bancaires semblent avoir atteint un plateau et que leurs politiques d’exclusion demeurent trop faibles, à l’exception de La Banque Postale et de Danske Bank qui ont pris des mesures fortes dès 2021. Dans l’ensemble, les banques privilégient les objectifs globaux de décarbonation aux politiques d’exclusion, continuant d’alimenter, au moins à court terme, l’expansion fossile.