Index des salariés seniors : que les plus de 55 ans lèvent le doigt

Augmenter l’âge de départ en retraite ? Encore faut-il que les entreprises aient envie d’attirer et de garder les seniors. Afin de les y inciter, le gouvernement a glissé dans son nouveau projet de loi la création d’un « index seniors ». Les entreprises de plus de 300 salariés devront se montrer transparentes sur la proportion de salariés âgés de plus de 55 ans au sein de leur effectif. Celles qui refuseront de publier ces chiffres seront passibles d’une sanction financière, pas encore déterminée.

Mais ce projet d’index ne fait pas l’unanimité. Le Medef s’y oppose dans sa présentation actuelle, craignant que les sanctions soient durcies avec le temps et que l’index ne prenne pas en compte les particularités de certaines entreprises, comme celles qui embauchent beaucoup d’apprentis, par exemple. À l’autre bout du spectre, la CGT a également exprimé son désaccord, qualifiant un tel index de « petit écran de fumée ».

La France a pourtant des progrès à faire. Elle compte 56 % de seniors employés, un chiffre inférieur de 4 points à la moyenne européenne selon une étude Eurostat. Ce taux est encore plus élevé dans les pays scandinaves (Suède, Danemark, Finlande), grâce à la mise en place de plans de formation accompagnant les fin de carrière, la prise en compte des sujets de santé au travail et la diminution progressive de la pénibilité des tâches. Il est encore temps de s’inspirer d’eux.