Intelligences artificielles : l’impossible pause

Le cauchemar Skynet du film Terminator serait-il en train d’advenir ? Les laboratoires d’IA mènent une course incontrôlée « pour développer et déployer des systèmes numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable ».

C’est, du moins, ce que dénonce une lettre ouverte publiée cette semaine aux États-Unis. Ses 1 100 signataires ne sont pas précisément des amateurs. On compte parmi eux Elon Musk, Steve Wosniak (le cofondateur d’Apple) et de nombreux universitaires et dirigeants de la tech américaine.

Ils appellent à interrompre pendant au moins 6 mois le travail sur des systèmes d’IA plus puissants que GPT-4. Le temps de réfléchir à la façon de limiter les risques de désinformation et de cyberattaques qu’ils engendrent. Et de légiférer.

Sam Altman, le patron d’Open AI (à l’origine de Chat-GPT) n’a pas signé cette lettre. Mais il appelle, de son côté, à une gouvernance démocratique mondiale de l’IA et invite les acteurs à aligner cette technologie avec les intérêts des humains.

La crainte partagée par tous, et apparemment fondée, est qu’émerge à court terme une IA forte, dotée de conscience, susceptible de menacer des centaines de millions d’emplois et de bouleverser profondément la société.

Problème, l’appel à davantage de contrôle ressemble à un vœu pieux. Les acteurs sont, en effet, nombreux et dispersés sur toute la planète. Le législatif bride rarement la recherche très longtemps. Et l’on voit mal la Chine renoncer à ses efforts destinés à reprendre le leadership sur le sujet aux États-Unis. Allô, Sarah Connor ?