La Banque Centrale Européenne prend un tournant vert

Lundi 4 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a amorcé un ambitieux virage environnemental en annonçant la prise en compte des enjeux climatiques dans la gestion de son portefeuille. Christine Lagarde, sa présidente, avait promis d’intégrer ces considérations dans sa politique monétaire, affirmant ainsi sa volonté d’inciter les entreprises à poursuivre leurs efforts. Si ce dispositif va nécessiter un peu de temps pour se mettre en place, il aura des conséquences pour tout le système financier.

À compter d’octobre 2022, l’institution achètera des obligations d’entreprises en tenant compte de leur performance climatique (ce qui implique une évaluation de leur niveau d’émission de CO2, de leurs objectifs de réduction de ces émissions et de la transparence de leur démarche). Aujourd’hui, les achats effectués pour soutenir l’économie européenne sont le reflet du paysage économique. L’institution va donc rompre avec son traditionnel principe de la « neutralité de marché ».

Une autre mesure devrait être mise en œuvre d’ici fin 2024, concernant l’activité de refinancement des banques : des critères environnementaux seront appliqués pour accepter ou rejeter les garanties proposées par les établissements bancaires souhaitant emprunter auprès de la BCE. De même, la BCE tiendra compte de l’application de la directive européenne sur la publication d’informations non-financières par les entreprises, afin d’encourager la transparence sur l’empreinte carbone des activités.