La direction du label SBTi accusée d’écoblanchiment

Un virage à 180 degrés perçu comme un dérapage. Le conseil d’administration du SBTi (organisme qui valide la pertinence des stratégies de décarbonation des entreprises), a annoncé début avril son intention de tenir compte du recours aux crédits carbone dans le calcul des réductions des émissions liées aux chaînes de valeur (scope 3).

La compensation, qui consiste à financer des projets contribuant à réduire les émissions de CO2, était jusqu’à présent incompatible avec la méthodologie SBTi.  Le journal “The Guardian” avait montré l’an dernier que 90 % des crédits carbone émis par l’un des plus grands labels de compensation au monde n’avaient en réalité aucun effet sur le climat.

Dans une lettre adressée au conseil d’administration du SBTi, de nombreux employés l’ont accusé d’avoir pris cette décision sans consultation, en contradiction avec la science et au détriment de la réputation de l’organisation.

Selon Gilles Dufrasne, expert pour Carbon Market Watch (qui siège au comité technique du SBTi), le signal envoyé aux entreprises est qu’elles peuvent payer quelqu’un d’autre pour atteindre leurs objectifs de réduction d’émission, plutôt que de transformer leurs modèles d’affaires.