La discrimination à l’embauche envers les personnes handicapées a la vie dure

Plus de 2 000 CV factices, présentant le profil d’une jeune femme, ont été envoyés ces dernières semaines pour des postes en Île-de-France et en région lyonnaise. L’association APF France Handicap a fait mener une vaste campagne de testing de CV, auprès d’entreprises de tailles variées, par des chercheurs de l’université Claude Bernard, à Lyon, et par l’ENSAI, l’École nationale de la statistique. Résultat : à compétences égales, une personne en situation de handicap a nettement moins de chances d’être rappelée par le recruteur qu’une personne valide.

Pour chaque poste, deux CV ont été expédiés, avec une seule différence : l’indication, ou non, du fait que la candidate était porteuse d’un handicap, soit moteur avec fauteuil roulant, soit auditif avec appareillage dans l’oreille. Le profil présenté plaisait, puisque les CV ont bénéficié d’un taux de rappel élevé (75 %) lorsque le handicap n’était pas mentionné dès le CV. Mais ce taux diminuait de 80 %, pour les secrétaires et les réceptionnistes, dès que le handicap apparaissait.

APF France Handicap réclame à présent une meilleure formation des recruteurs ainsi que la création d’une « amende civile » en cas de mise en évidence manifeste d’une discrimination à l’embauche sur la base d’un handicap. L’association travaille à une proposition de loi, qui sera transmise aux députés dans les prochains mois.