Être pauvre, c’est non seulement disposer d’un revenu insuffisant, mais c’est aussi, souvent, payer plus cher pour disposer des mêmes biens et services. L’entretien d’un véhicule ancien coûte davantage. Un découvert bancaire entraîne des frais. Vivre dans certaines communes, dans certaines configurations familiales, peut obliger à verser des surprimes d’assurances.
L’étude publiée cette semaine par « Action Tank Entreprise et Pauvreté », le Boston Consulting Group et La Banque postale documente ce phénomène de « double pénalité de pauvreté ». Il a représenté en 2023 un excédent de dépenses de 745 euros pour les 10 % les plus pauvres et de 640 euros pour les 10 % suivants. Ces montants correspondent respectivement à douze et huit semaines d’achats alimentaires.
Les plus touchés sont les étudiants, les bénéficiaires de minima sociaux, les personnes en situation de handicap, mais aussi les agriculteurs exploitants et les ménages en cours d’accession à la propriété, vivant dans de petits logements mal isolés.
Parmi les mécanismes destinés à compenser la double pénalité, il faut compter sur l’aide personnalisée au logement (APL) et l’accès au logement social. Mais 37 % des foyers éligibles n’ont jamais recours à l’APL, 72 % chez les étudiants. Au-delà d’une amélioration des dispositifs d’information, Action Tank plaide pour une simplification des démarches administratives et la mise en place d’attributions automatiques.