La France appelée à investir davantage dans l’IA

Ne pas se laisser distancer. Tel est l’objectif que fixe la commission de l’intelligence artificielle dans son rapport, publié le 13 mars, intitulé « IA, notre ambition pour la France ». Coprésidé par l’économiste Philippe Aghion et la membre du conseil d’administration de l’ENS Anne Bouverot, ce comité s’appuie sur une quinzaine de personnalités reconnues pour leur expertise.

Optimistes, elles estiment que la technologie s’améliorera et viendra à bout des problèmes qu’elle pose aujourd’hui, notamment en termes de fiabilité et de consommation énergétique. Selon elles, ses effets sur l’emploi seront positifs : l’emploi total des entreprises ayant adopté l’IA augmente déjà davantage que dans celles, de taille comparable, ne l’ayant pas adoptée.

Mais il sera nécessaire d’investir bien plus qu’aujourd’hui. En huit ans, les financements publics ont atteint 3 milliards d’euros. Pour stimuler l’innovation, sensibiliser et former la population, il faudra consacrer à l’IA 5 milliards d’euros par an dans les 5 années à venir. Une somme jugée réaliste, qui représente 0,3 % des dépenses publiques. Avec les efforts du privé, le montant dévolu à l’IA pourrait même atteindre 15 milliards d’euros par an, espère la commission.

Grâce à ces investissements stratégiques, le PIB français pourrait connaître en 10 ans une hausse comprise entre 250 et 420 milliards d’euros. Mais les 25 propositions de ce rapport seront-elles suivies, dans le contexte actuel de réduction budgétaire ? Des annonces présidentielles sur le sujet sont attendues au mois de juin prochain.