Après le seuil des pollutions chimiques en début d’année, une sixième des neuf “limites planétaires” a probablement été franchie : celle du cycle de l’eau douce. Franchir chacun de ces seuils est susceptible de déstabiliser l’équilibre du système terrestre. Jusqu’à présent, la limite de l’eau était évaluée en tenant principalement compte de l’eau bleue, celle contenue dans les rivières, les lacs et les eaux souterraines, et considérée comme étant encore en zone de sécurité. Mais ce calcul était incomplet.
Et le verdict est sans appel : la stabilité de cette eau verte est menacée. Les activités humaines affectent son cycle. Partout sur le globe, l’humidité des sols des forêts ou des terres agricoles est perturbée, alors qu’elle est essentielle à leur survie. L’un des auteurs de l’étude, Lan Wang-Erlandsson, alerte : « L’eau est le sang de la biosphère. Mais nous modifions profondément son cycle. Cela affecte maintenant la santé de la planète entière, la rendant beaucoup moins résistante aux chocs.”