La planète se réchauffe à un rythme sans précédent

Contenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C semble désormais quasiment inatteignable. Il a progressé de 0,26°C entre 2014 et 2023, alors que le rythme observé entre 1970 et 2010 était de +0,18 °C par décennie. Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C par rapport à l’ère préindustrielle. Le réchauffement global, lié à la variabilité du climat (dont le phénomène El Niño), a lui été de 1,43°C.

Ces chiffres alarmants proviennent d’une étude menée par un consortium international de chercheurs, dont la mission consiste à actualiser les indicateurs clés du dernier rapport du GIEC, datant de 2021. Les experts avancent deux explications. La première tient au volume des rejets carbonés, qui a atteint des niveaux record entre 2013 et 2022 et progresse encore de 1% par an au lieu de baisser.

L’autre cause, paradoxale, tient à la diminution de la pollution, notamment celle du transport maritime mondial. En effet, le soufre réfléchit la lumière du soleil vers l’espace et favorise la formation de nuages eux aussi réfléchissants. Ces particules masquent donc une partie des effets des émissions de CO2.

En conséquence, les chercheurs estiment que le budget carbone (ou plafond d’émissions) dont nous disposons pour conserver une chance sur deux de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C n’est plus que de 200 milliards de tonnes, soit seulement cinq ans d’émissions au rythme actuel.