La décision a reçu l’approbation de la ministre de l’Agriculture. Le 17 janvier dernier, le Sénat a voté la suppression de l’Agence bio, prévoyant le transfert de ses missions à l’établissement public FranceAgriMer. Présentée comme une rationalisation de la dépense publique, cette décision suscite incompréhension et indignation parmi les acteurs du secteur.
Créée en 2001, l’Agence bio est le seul opérateur public entièrement consacré à l’agriculture biologique. Avec 24 salariés et un budget de 2,9 millions d’euros, elle a pour mission de promouvoir le bio, structurer les filières et gérer le Fonds Avenir Bio, qui engendre quatre euros d’investissements pour chaque euro public investi.
Selon les proches du dossier auxquels nous avons parlé, « supprimer l’Agence bio en la diluant dans une organisation généraliste et sans expertise spécifique risque de priver la filière d’un appui précieux, alors que la France ne compte que 10 % de surfaces en bio et que son objectif est de 18 % ». Unanimes, les administrateurs de l’agence parlent « d’économies de bouts de chandelles ».
Ce vote intervient alors que la baisse de la consommation fragilise la filière depuis presque trois ans et que les « déconversions » d’agriculteurs bio augmentent.
L’Agence bio doit être auditionnée fin janvier par l’Assemblée nationale, en même temps que l’Ademe et l’Office Français de la Biodiversité, deux autres agences qui sont actuellement dans le collimateur du gouvernement.