En France, voyager en train émet 26 fois moins de CO2 qu’en voiture thermique et 65 fois moins qu’en avion, selon l’ADEME. Mais le prix des billets demeure le premier obstacle à une adoption plus large. Le yield management pratiqué par la SNCF (consistant à faire varier les prix en fonction de la demande), renforce l’impression, chez 6 Français sur 10, que les tarifs ont augmenté depuis 2020… Même s’ils demeurent, en moyenne, plutôt moins chers qu’ailleurs en Europe. Comment démocratiser le moyen de transport champion du bilan carbone ?
L’ouverture du réseau à la concurrence pouvait laisser espérer une baisse des prix, comme en Espagne. Mais les rivaux de la SNCF en France (Renfe et Trenitalia) ont les mêmes problèmes de coûts que la compagnie nationale. Plusieurs candidats potentiels ont d’ailleurs renoncé devant la liste des obstacles : des péages élevés, un système complexe de réservation des créneaux ou encore la vétusté du réseau.
Tous les moyens de rendre le train plus accessible nécessitent de l’argent. Au début de l’année, Elisabeth Borne a annoncé un plan d’investissement de 100 milliards d’euros à l’horizon 2040 pour “régénérer et dynamiser le réseau ferroviaire”, misant notamment sur le développement de RER métropolitains. Jusqu’à présent, la France a le niveau d’investissement dans le rail par habitant le plus faible d’Europe (46 euros par Français en 2022).
Le gouvernement a également réitéré cet automne sa volonté de mettre en œuvre un pass rail à 49 euros pour les TER et Intercités. Mais les régions ont la main sur leur tarification, entendent la garder, et ont prévenu qu’il faudra, là encore, que l’État mette la main à la poche. Pour les grandes lignes, en revanche, le prix des billets ne devrait ni baisser… Ni devenir plus compréhensible.