Les Français seraient davantage enclins à choisir la sobriété pour des raisons économiques que par conviction écologique. Tel est l’un des grands enseignements de la première édition du baromètre « Sobriété et Modes De Vie » publié par l’Ademe. Ainsi, 84% des personnes interrogées déclarent s’habiller plus chaudement avant d’augmenter le chauffage, afin de baisser la facture énergétique. 14% déclarent ne pas posséder de véhicule automobile à cause des dépenses engendrées. Et la moitié des Français ont recours au marché de seconde main pour payer moins.
La consommation de biens matériels ? Ils sont 83% à estimer que leurs concitoyens y attachent trop d’importance. Et 81% à penser que les gens passent trop de temps à consommer plutôt qu’à profiter des plaisirs simples de la vie. En revanche, à peine plus d’un quart de la population semble admettre sa propre contribution au problème. « L’intégration explicite et effective des enjeux environnementaux dans les modes de vie reste largement minoritaire », constate l’Ademe.
Moins d’un Français sur deux juge que l’État et les grandes entreprises agissent effectivement pour limiter les impacts de leurs activités sur les ressources de la planète. Afin d’inscrire la sobriété sur la feuille de route des politiques, la chercheuse Yamina Saheb, experte du Giec, a annoncé au même moment la création du Laboratoire mondial de la sobriété. Objectif : mieux la modéliser, notamment dans les rapports du Giec. Yamina Saheb souhaite publier un premier rapport sur la sobriété en Europe à l’automne 2024.