L’air des métros français, trois fois plus pollué que l’air extérieur

Une teneur élevée en éléments métalliques, dont du fer, mais également du carbone… L’air du métro des sept villes françaises équipées se révèle plus pollué que celui que nous respirons à l’air libre. C’est le constat opéré par une étude de l’Agence nationale sécurité sanitaire (Anses). Le taux de particules fines y est en moyenne trois fois plus élevé que dans l’air extérieur urbain. Celles-ci proviennent de l’usure des matériaux due au freinage des rames et des contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée. Au lieu de retomber, ces poussières sont remises en suspension par la circulation des rames.

Est-ce dangereux pour la santé des passagers ? Les études sur les conséquences de cette pollution dans le métro ne sont pas assez nombreuses pour pouvoir en tirer des conclusions fermes. Mais l’agence appelle à renforcer l’action pour la réduire : renouvellement des matériels roulants, utilisation de systèmes de freinage moins polluants et amélioration de la ventilation, meilleures analyses de l’air. Par ailleurs, les mesures étaient jusqu’alors réalisées par des capteurs fixes sur les quais, alors qu’il faudrait également étudier les couloirs et rames.

À Paris, cinquante-sept millions d’euros doivent être investis par la RATP afin de rénover la ventilation et expérimenter la filtration électrostatique et les systèmes de piégeage de particules. Un partenariat scientifique a été conclu avec Airparif afin d’améliorer les méthodes de mesures et d’expertiser les solutions proposées par les opérateurs pour retenir les plus efficaces.