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L’apprentissage, un succès mal financé

  • Auteur : Decade for Change
  • mercredi 5 octobre 2022

Fin 2021, la France comptait 892 100 apprentis, soit 33 % de plus en un an, selon la Dares. Le succès de ce parcours reposant sur une alternance entre l’école, qui dispense les cours, et l’entreprise, où s’acquièrent les compétences pratiques ne se dément pas. En cinq ans, les effectifs ont doublé. Longtemps considérée comme une voie de professionnalisation de second rang, ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’enseignement supérieur représente à lui seul 62 % des contrats.

Cette hausse du nombre d’alternants tient notamment à la réforme engagée en 2018 par la ministre du Travail de l’époque, Muriel Pénicaud. Elle a ouvert le dispositif en rendant possible le démarrage d’un contrat d’apprentissage n’importe quand dans l’année, sans se caler nécessairement sur l’année scolaire. Plus de 1 500 nouveaux CFA (centres de formation d’apprentis) ont depuis été créés en France. Et les aides fléchées vers les entreprises enrôlant un apprenti durant la crise sanitaire ont accéléré la tendance.

Six jeunes sur dix ayant suivi un apprentissage décrochent un emploi dans les six mois après avoir terminé leur cursus. Parmi eux, 60 % sont en CDI. Mais si le système fonctionne, il coûte cher et demeure fragile. France compétences, qui finance et régule le système, affichait un déficit de 4,6 milliards d’euros en 2020 et encore 3,2 milliards en 2021. En juin dernier, la Cour des Comptes n’hésitait pas à parler d’impasse financière.

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