Il n’a jamais siégé au Parlement ni mené aucune campagne électorale. Il est pourtant devenu le 24e Premier ministre du Canada. Mark Carney, ex-banquier d’affaires, ancien gouverneur de la Banque du Canada (durant la crise financière de 2008) et de la Banque d’Angleterre, succède à Justin Trudeau. Les deux hommes sont membres du parti libéral, dont Carney a pris la tête le 9 mars.
Son nom est indissociable du discours qu’il a prononcé lors de la COP21, en 2015, devant les assureurs de la Lloyd’s. Il y dénonçait la « tragédie des horizons » – le risque que courait le monde financier à privilégier les bénéfices immédiats en ignorant le réchauffement climatique et ses conséquences à long terme. Il a ainsi été le premier banquier central à pointer du doigt la menace du changement climatique sur la stabilité financière mondiale.
Lui, qui se présente comme centriste, se situe dans la même ligne idéologique que Trudeau en affirmant son refus d’opposer l’économie et écologie. Si les deux hommes croient à la possibilité de concilier croissance économique et protection de l’environnement, les moyens d’y parvenir diffèrent.
Le nouveau Premier ministre souhaite mettre l’accent sur des solutions axées sur l’investissement, comme les technologies vertes, « qui créent des profits et des emplois ». Il a proposé d’abolir la très controversée taxe carbone, mise en place par le gouvernement Trudeau en 2019.
Mais davantage que sur l’environnement, c’est sur sa capacité à gérer la crise avec son voisin américain qu’il est attendu. Mark Carney pourrait cependant ne pas rester en poste longtemps puisque le Canada doit organiser des élections, au plus tard en octobre.