Le climatoscepticisme flambe sur Twitter

On s’était presque habitués à l’indignation, l’invective et la polémique. Il y a désormais plus préoccupant sur Twitter. En France, le réseau fait face depuis deux ans à une forte montée du climatoscepticisme. Plus de 10 000 comptes francophones relaient chaque jour, à coups de milliers de tweets, des fausses informations sur les sujets liés au climat.

D’où viennent-ils ? Au sein du projet Climatoscope, quatre scientifiques du CNRS se sont penchés sur ces comptes, leurs tactiques et leurs arguments. Trois courants mondiaux apparaissent. D’abord, les faux-militants payés par des industries fossiles afin de retarder la transition environnementale. Ensuite, les opposants politiques aux tenants d’une telle transformation. Enfin, le climatoscepticisme géopolitique, utilisé par des pays totalitaires comme la Russie pour diviser les populations et affaiblir les démocraties.

À l’œuvre dans ce dernier cas, des officines spécialisées dans la désinformation et l’influence, du genre de celle qui est parvenue à convaincre un journaliste de BFM de diffuser des brèves favorables au Qatar, au Soudan ou à des oligarques russes.

L’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter, suivie du départ de 7 500 salariés dont beaucoup de modérateurs, n’a rien arrangé. De nombreux scientifiques réfléchissent donc à demander à leurs followers de les suivre sur d’autres plateformes, à l’instar de la chercheuse Valérie Masson-Delmotte sur LinkedIn. Mais difficile, pour eux, d’imaginer quitter totalement Twitter et repartir de zéro après des années passées à bâtir une communauté.