C’est une première en France. Le 2 avril, près de 500 personnes ont assisté à Fos-sur-Mer au lancement du premier débat public global « Fos-Berre Provence, un avenir industriel en débat », organisé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Il durera trois mois.
Introduit par la loi sur l’industrie verte de 2023, ce débat de territoire vise à dépasser les concertations projet par projet pour offrir une vision d’ensemble de l’avenir industriel de la zone Fos-étang de Berre – deuxième zone industrielle la plus polluée de France – et à mesurer les effets cumulés des transformations à venir.
Hydrogène, sidérurgie, chimie, aéronautique, infrastructures électriques, transport et stockage d’énergie ainsi que logistique… Près de quarante projetssont concernés, dont la future ligne à très haute tension entre Jonquières-Saint-Vincent (Gard) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui suscite déjà de nombreuses oppositions.
Un débat structurant pour l’avenir du territoire, car, selon la loi, les projets qui seront examinés (ainsi que ceux qui seront mis en œuvre, sur le même territoire, dans les huit années à venir), seront dispensés de concertation préalable, à condition qu’ils restent cohérents avec la vocation industrielle définie.
Ce débat intervient alors que le gouvernement et le Parlement questionnent l’avenir de la CNDP. En décembre, un projet de décret visait à supprimer l’obligation d’organiser un débat public dans le cadre de la CNDP pour les projets industriels. Retoqué par le Conseil d’État, cette proposition pourrait revenir par voie législative dans le cadre de la loi simplification. Marc Papinutti, son président, espère que « la réussite de cette consultation fera la preuve de l’utilité de la CNDP ».