Avec douze années de retard, l’EPR de Flamanville a pris vie mardi 3 septembre. Le hoquet survenu dès le lendemain – un arrêt automatique lié à une erreur humaine – ne remet pas en cause ce processus éminemment complexe. Une fois relancé, dans les prochains jours, le réacteur montera progressivement en puissance et sera raccordé au réseau à l’automne, lorsqu’il aura atteint 25 % de ses capacités de production.
Cela faisait 25 ans que la France n’avait pas mis en route de nouvelles centrales nucléaires. Ce lancement représente une nouvelle page pour EDF, dont la production avait chuté en raison de fissures l’ayant obligé à stopper jusqu’à 32 réacteurs nucléaires sur 56 en 2022.
Flamanville ouvre la voie à d’autres réacteurs. EDF s’apprête ainsi à lancer la construction de six EPR 2 (la génération suivante) en commençant par la paire de Penly, en Normandie, à échéance 2035. Priorités : tirer parti des erreurs commises par le passé (un chantier lancé trop rapidement, dont les difficultés ont dû être résolues a posteriori), industrialiser les procédés et tenir le budget compris entre 51 et 67 milliards d’euros.
La part de la production nucléaire en France (une énergie qui représente 4 grammes de CO2 par kilowattheure) représente cette année plus de 70 % de la production électrique totale, soit entre 340 et 360 TWh. RTE s’est fixé comme objectif d’atteindre 400 TWh en 2030. De quoi contribuer à la souveraineté énergétique de la France, à l’attractivité du territoire ainsi qu’à la stabilité des prix à long terme pour les consommateurs.