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Le dividende sociétal, nouvelle bataille du mutualisme

  • Auteur : Decade for Change
  • jeudi 12 janvier 2023

Le 5 janvier, deux patrons du secteur mutualiste, Pascal Demurger (MAIF) et Nicolas Théry (Crédit Mutuel Alliance Fédérale), ont annoncé le lancement d’un dividende d’un nouveau genre. Désormais, les deux groupes consacreront chaque année une partie de leurs bénéfices à des projets sociétaux et écologiques sans objectif de rentabilité financière, à des mesures de solidarité bancaires ou assurantielles (comme, en 2021, la suppression du questionnaire de santé pour les emprunts immobiliers) ou encore au renforcement de leurs actions de mécénat.

Dès 2023, le Crédit Mutuel va employer 15 % de son résultat net (soit 500 millions d’euros en 2022) à ce dividende sociétal. L’assureur Maif consacrera, lui, 10 % de ses bénéfices à son dividende écologique (soit 10 millions d’euros en 2022).

Bien entendu, les deux groupes finançaient déjà de telles actions. La vraie nouveauté consisterait à garantir un financement pérenne – et au moins constant – face aux défis écologiques et sociétaux. Leurs dirigeants veulent aussi donner l’exemple et inspirer des initiatives similaires chez leurs pairs. « S’il faut 80 à 100 milliards d’euros par an au niveau français pour financer la transition climatique, avec 500 millions d’euros Crédit Mutuel en représente 0,5 % ; si 200 entreprises font comme nous, on y sera », espère Nicolas Théry.

Nombreux sont ceux qui ont saisi l’occasion pour appeler d’autres entreprises, financières notamment, à suivre cette voie. Des réactions qui taisent largement le nœud du problème : les bénéfices d’un groupe mutualiste ne sont pas distribués à des actionnaires. Ils viennent consolider les fonds propres ou sont réinvestis. Mais les entreprises qui, elles, rémunèrent leurs actionnaires, devront réduire les dividendes qu’elles leur versent. Ce qui créera à n’en pas douter bien plus de débats…

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