On l’appelle Nexus. Le terme désigne l’interconnexion entre ces différentes ressources que sont la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé ou le climat. C’est aussi le nom qu’a choisi de donner l’IPBES (le “Giec de la biodiversité”) à son dernier rapport publié le 17 décembre. Il y montre que la nature est un tout et que lorsque la biodiversité s’effondre, les répercussions s’avèrent « directes et désastreuses » sur les autres sujets.
Cet effondrement, combiné au changement climatique, pèse sur la capacité des écosystèmes à capter le carbone et à faire tampon aux évènements extrêmes. Il aggrave les inégalités en matière de santé et de nutrition, comme dans les pays en développement où vivent 80 % des populations sous-alimentées. De même, 50 % des maladies infectieuses émergentes ou réémergentes ont été provoquées par des changements dans l’utilisation des terres qui mettent en contact animaux sauvages, domestiques et humains.
Plus de la moitié du PIB mondial — soit quelque 50 000 milliards de dollars d’activité économique annuelle — dépend ainsi plus ou moins de la nature. Mais la plupart des décisions actuelles donnent « la priorité aux rendements financiers à court terme », avec des retombées négatives pour la biodiversitéestimées entre 10 000 et 25 000 milliards de dollars par an.
Ne rien changer aurait des conséquences qualifiées de « catastrophiques » par les auteurs du rapport. Afin d’inciter à l’action, l’IPBES propose 70 pistes de « réponses intégrées », encourageant une approche globale des crises, comme la restauration des écosystèmes qui améliore la séquestration du CO2, favorise les cultures et préserve la biodiversité à la fois.