Un salarié français sur six touchait le SMIC en 2023, selon une étude publiée mercredi 13 novembre, soit 3,1 millions de personnes. Un chiffre en augmentation croissante. Ce “tassement” des salaires au niveau du SMIC s’explique par les deux années de hausse des prix que nous venons de vivre. Le salaire minimum est, en effet, indexé sur l’évolution des prix. Il a donc mécaniquement rattrapé tous les salariés payés jusqu’ici légèrement au-dessus, qui ont été comme happés par la montée des eaux. Cette dynamique ne va pas s’enrayer de sitôt, car le SMIC sera revalorisé de 1,15 % au 1er janvier 2024. Et l’eau va continuer de monter.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a lancé, en octobre dernier, l’idée d’un Haut Conseil aux Rémunérations, dont le ministre du Travail Olivier Dussopt a dessiné les grandes lignes lundi 11 décembre. Censé organiser une réflexion publique “dans la durée” sur l’évolution des salaires, il devrait débuter ses travaux début 2024. Son agenda s’annonce chargé : travail sur le tassement des grilles salariales, révision des conventions collectives, réflexions sur les contrats courts, les temps partiels subis ou les mécanismes de partage de la valeur. Olivier Dussopt a également rappelé à l’ordre les 34 branches professionnelles dont les minima conventionnels se situent encore aujourd’hui sous le SMIC et doivent être mises en conformité.