Plus d’un réacteur nucléaire français sur deux est actuellement à l’arrêt. Jamais le parc de centrales nucléaires d’EDF n’a été aussi peu productif que ces derniers mois. L’énergéticien table désormais sur une production comprise entre 280 et 300 TWh contre 295 et 315 TWh attendus jusqu’ici.
Sur les 28 réacteurs arrêtés, 12 le sont en raison de problèmes de corrosion. Des microfissures de quelques millimètres ont été identifiées sur les tuyauteries servant à injecter l’eau nécessaire à leur refroidissement.
Cette situation inédite survient dans un contexte de forte tension sur les prix de l’énergie, lié à la menace d’un embargo sur le gaz russe, à la sécheresse et aux températures qui influencent la production d’électricité du pays. Celles-ci obligent EDF à limiter la puissance de certaines unités pour ne pas réchauffer les cours d’eau, tout en entraînant une hausse de la demande, liée entre autres à l’utilisation de climatiseurs. Et pas question d’attendre une situation plus favorable pour réparer : la loi oblige à intervenir dès qu’un défaut est détecté.
La crainte que les réacteurs à l’arrêt ne puissent redémarrer l’hiver prochain alimente la spéculation et contribue à gonfler les prix de l’électricité. Une situation dont les particuliers ne font jusqu’à présent pas les frais grâce au bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement. Mais celui-ci coûtera 8 milliards de baisses de taxes à l’État et la même somme à EDF en moindres recettes.