Sur Twitter, les gros salaires ont levé le doigt cette semaine. Près de 6 millions d’euros annuels pour Patrick Pouyanné, le patron de Total « fatigué » qu’on l’accuse de s’être augmenté de 52 %. Quelque 19 millions pour Carlos Tavares, se considérant comme « un salarié comme un autre ». La nouveauté n’est pas dans les montants, publics et décidés par des conseils d’administration, mais plutôt dans le fait que les intéressés en parlent, a fortiori sur les réseaux sociaux.
S’ils ont agi de la sorte, c’est parce qu’ils ont été interpellés. Depuis trois semaines, le hashtag #Balancetonsalaire a engendré des milliers de tweets dans lesquels les internautes ont choisi de révéler leur rémunération, en réaction aux grèves dans les raffineries.
« Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu ». Dans notre pays marqué par le catholicisme, l’enrichissement personnel n’a jamais été valorisé. Dire combien l’on gagne ? Un vieux tabou… qui semble pourtant sur le point de se fissurer.
Les salariés français ont désormais envie de transparence, selon une étude menée auprès de plus de 1 000 répondants par Yougov pour le site d’emploi talent.com. Ils sont 64 % à se dire à l’aise pour qu’on communique à leurs collègues leur niveau de salaire. Un score encore plus élevé chez les jeunes : 82 % des moins de 24 ans sont prêts à dévoiler leur salaire. Principal avantage attribué à cette publicité, le fait qu’elle contribue à réduire les inégalités salariales, notamment entre hommes et femmes.