Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ? En à peine dix ans, le chiffre d’affaires global du tourisme a presque doublé, passant de 3 500 à 6 000 milliards de dollars – soit une croissance annuelle de 5,5 %. Problème : les émissions de gaz à effet de serre du secteur ont suivi. Elles représentent désormais près de 9 % des émissions mondiales. Et selon une récente étude publiée dans Nature Communications, elles pourraient – à ce rythme – doubler tous les vingt ans.
Ces émissions ont représenté 5,2 gigatonnes (GT) d’équivalent CO2 en 2019. Le logement n’en est responsable que de 5 %. Les transports, en revanche, y contribuent à hauteur de 55 % (17 % pour les véhicules privés et 21 % pour l’aviation). Le transport aérien devrait d’ailleurs battre de nouveaux records en 2025, avec plus de 5,2 milliards de passagers attendus.
Les États-Unis, la Chine et l’Inde dominent la liste des pays dont les émissions du tourisme ont le plus augmenté. Les habitants de ces trois pays sont responsables de 60 % de l’augmentation constatée, davantage du fait de voyages intérieurs qu’internationaux. La France, elle, a pesé pour 2,3 % de l’empreinte carbone du secteur en 2019.
Les auteurs de l’étude préconisent des mesures ambitieuses : taxation carbone, adoption des énergies renouvelables dans les infrastructures touristiques et surtout réduction des vols long-courrier, en cessant, par exemple, d’agrandir les aéroports et de subventionner l’aviation.