À partir de 2028, tous les navires de fret de plus de 5 000 tonnes seront tenus d’utiliser un mélange de carburants à plus faible émission de CO2, sous peine de sanctions financières. Les membres de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), réunis à Londres, ont adopté ce système de taxation des émissions le 11 avril dernier.
Le transport maritime est responsable de près de 3 % des émissions mondiales. Il vise désormais la neutralité carbone vers 2050. Cette décision a été votée par 63 pays, dont ceux de l’Union européenne, le Brésil, la Chine, l’Inde ou le Japon. Les États insulaires du Pacifique se sont abstenus, estimant que l’accord fait « trop peu, trop tard ». Les États-Unis n’ont pas pris part au vote, estimant ces mesures « injustes ».
Un fonds a été prévu pour récolter les amendes de ceux qui n’auront pas fait suffisamment d’efforts, mais aussi, en retour, à récompenser les plus vertueux, à investir dans le développement de carburants moins émetteurs et de technologies nécessaires à la transition du secteur, ainsi qu’à soutenir les pays en développement.
La plupart des armateurs ont déjà commencé à jouer sur leur consommation de carburant pour faire baisser leurs émissions de CO2. Mais la part des carburants alternatifs au fioul n’est que de 8 %, dont 7 % pour le GNL (gaz naturel liquéfié). Si le GNL semble aujourd’hui « le gagnant par défaut de la transition », selon le cabinet GSA, il n’est pas sans limitations. Il rivalise avec les biocarburants sur les particules fines et les oxydes de soufre et d’azote, mais ne réduit les émissions que de 20 %. Et sa chaîne de production peut provoquer des fuites de méthane.