Chaque étape de la scolarité creuse encore un peu plus les inégalités. Un récent rapport publié par France Stratégie en apporte une nouvelle confirmation. Pour Johanna Barasz, Peggy Furic et Bénédicte Galtier, les trois autrices, aucun doute possible : le poids de l’école ne parvient pas à contrebalancer celui de l’héritage.
Les filles poursuivent davantage leurs études au-delà du BAC que les garçons, c’est le cas pour seulement 39 % des enfants d’immigrés et deux tiers des enfants de CSP+ entreprennent des études supérieures contre ¼ parmi les enfants de familles modestes.
C’est l’origine sociale qui pèse le plus sur les trajectoires. Les compétences et savoirs hérités sont déterminants. Et les inégalités précoces, construites au sein des familles, se traduisent sur le long terme dans les capacités d’apprentissage et l’orientation. Selon les autrices, elles se cristallisent au lycée : les enfants issus de milieux défavorisés sont moins nombreux à opter pour la filière générale. Ainsi, les élèves d’origines modestes sont sous-représentés dans l’enseignement supérieur (à peine 27,5 %).
Quant aux grandes écoles, les chiffres sont spectaculaires. Le taux d’accès aux grandes écoles des élèves de CSP défavorisées est de 1,6 %, contre 16 % pour ceux de CSP très favorisées. Certaines, à l’instar de Sciences Po, mettent en place des dispositifs d’égalité des chances. Une goutte d’eau, tant le problème semble structurel.