L’égalité des chances reste un mythe aux yeux des Français

Comme le disait Coluche, les êtres humains naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. Interrogés par Ipsos dans le cadre du rapport annuel du CESE (Conseil économique, social et environnemental) sur l’état du pays, nos concitoyens ont exprimé leur perception de l’égalité des chances. Six sur dix estiment qu’il est « beaucoup plus difficile », voire « impossible » pour certains de réussir. Seuls 11 % pensent que tout le monde dispose des mêmes chances dans la vie.

Le deux-tiers jugent avoir été eux-mêmes confrontés à une inégalité des chances liée à des facteurs échappant à leur contrôle : origine sociale, orientation sexuelle, absence de réseau ou handicap. Surtout, près de la moitié des Français considère que la situation s’est dégradée au cours des vingt dernières années, tandis que seulement un quart voit un progrès.

Ce jugement s’accompagne d’une défiance prononcée envers les politiques publiques. À peine 24 % jugent qu’elles contribuent à renforcer l’égalité, contre 40 % estimant qu’elles creusent les inégalités. Les Français demeurent pourtant convaincus de la nécessité d’agir. Ils défendent la revalorisation des revenus du travail (38 %), une réforme profonde de l’école (28 %), mais aussi la redistribution renforcée des richesses par la fiscalité (24 %).

Si l’éducation est considérée comme le principal levier pour garantir l’égalité des chances, le rôle clé des entreprises est mentionné par 84 % des répondants. Pour les sondés, tous les acteurs sociaux et économiques doivent travailler ensemble à relever ce défi.