L’emploi ralentit, les contours de France Travail se dévoilent

Simple hoquet ou vrai coup de frein ? L’emploi salarié dans le privé a stagné au quatrième trimestre 2022. Seules 3 000 créations nettes d’emploi ont été enregistrées, selon une estimation provisoire publiée cette semaine par l’Insee.

Ce coup d’arrêt après sept trimestres de hausse fait s’interroger les économistes. Avec l’inflation, les entreprises pourraient préférer les revalorisations salariales aux créations d’emplois. Selon la Banque de France, l’économie française créera seulement 58 000 emplois en 2023. Plus pessimiste, Rexecode s’attend à la destruction de 150 000 emplois.

Et tandis que pointe le spectre d’une remontée du chômage, le directeur général de Pôle Emploi, Jean Bassères, a dévoilé cette semaine dans une interview au Parisien les contours du futur France Travail, qui doit succéder à Pôle Emploi à partir de début 2024. Ce changement vise à instaurer un guichet unique et donc à mieux coordonner les acteurs concernés (l’actuel Pôle Emploi, les missions locales, les départements et les régions). Mot d’ordre du DG, porter le pari que « tout le monde est employable ».

Mais sur la question brûlante des seniors, le propos est resté général. Jean Bassères a rappelé qu’ils étaient « moins au chômage » que le reste de la population (environ 5,8 % pour les plus de 55 ans, contre 7,3 %) mais avaient « plus de mal à retrouver un emploi ». Il a assuré travailler à un « pacte de remobilisation » des entreprises, qui « doivent se dire que l’engagement d’un senior est une embauche normale ».