« C’était mieux avant… », une expression de boomers ? Pourtant, deux jeunes de moins de 35 ans sur trois partagent aujourd’hui ce constat. Beaucoup ont l’impression d’entretenir le train de vie de leurs aînés, tandis qu’ils peinent à trouver un logement et se demandent s’ils auront droit à une retraite. France Stratégie s’est penchée sur ce fossé générationnel dans une note parue cette semaine, intitulée « Jeunesse d’hier et d’aujourd’hui : le grand déclassement ?».
Même si bien des pans de l’existence des jeunes travailleurs se sont améliorés en cinquante ans (salaires, temps libre, égalité entre les sexes…), l’impression d’avoir reculé sur plusieurs autres aspects ne relève pas du fantasme.
Ces derniers gagnent entre 11 et 13 % de plus que ceux des années 70 ou 80. Mais si l’on tient compte de l’ensemble des revenus (travail, capital et prestations sociales), alors leur situation relative est devenue moins favorable : en 2019, le revenu moyen net des 30-34 ans était inférieur de 13 % à celui des 50-54 ans. En 1979 au contraire, il était supérieur de 9 %. Et si leur niveau d’étude a augmenté, le niveau d’emploi obtenu n’a pas suivi : les diplômes paient désormais moins.
La question de l’accès au logement est un autre point noir. En acquérir un entraîne, en moyenne, vingt-trois ans de remboursement en 2025, contre quatorze ans seulement en 1975. Pour les locataires, le poids du loyer s’est accru par rapport au milieu des années 1970.
Enfin, le fardeau de la protection sociale a augmenté parce que la société vieillit. Mais celui-ci demeure à peu près partagé entre les générations. Les plus jeunes demeurent malgré tout optimistes. Ainsi, 56 % des 18-24 ans pensent qu’ils seront plus heureux en 2035 qu’aujourd’hui.