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Les compétences, maillon faible de la réindustrialisation ?

  • Auteur : decade for change
  • lundi 22 septembre 2025

L’emploi manufacturier a progressé en France de 6,8 % entre 2016 et 2024, atteignant 2,8 millions de postes, une première depuis le choc pétrolier de 1973. Hélas, notre élan industriel s’essouffle. D’après le baromètre du cabinet Trendeo, seules 30 000 créations nettes ont été enregistrées en 2024, contre plus de 81 000 l’année précédente, sur fond de défaillances et de fermetures d’usines.

Tous les secteurs ne sont cependant pas logés à la même enseigne. Si l’automobile, la plasturgie et la mécanique souffrent, ce n’est pas le cas de l’industrie verte, de l’énergie, de l’économie circulaire, de l’agroalimentaire ou de l’aéronautique. Cette dernière filière devra, par exemple, recruter 25 000 personnes en 2025. Mais les profils techniques se raréfient. « On manque énormément d’usineurs, de monteurs, de câbleurs, de soudeurs, de chaudronniers mais aussi de techniciens », observe Thibaut Guilluy, le directeur général de France Travail.

Ces métiers, souvent accessibles dès le bac pro avec des salaires attractifs, restent méconnus. Une étude de la Montpellier Business School révèle que seuls 14 % des 15-24 ans ont envisagé une carrière dans l’aéronautique. Face à cette pénurie, le secteur multiplie les campagnes de terrain et cherche à élargir son vivier de talents en attirant davantage de femmes. Alors qu’elles représentent 24 % des effectifs, elles ne sont, en effet, que 6 % dans les filières ouvrières.

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