Le soutien public à notre modèle agro-alimentaire français s’élevait, en 2021, à 67 milliards d’euros, dont 19 milliards uniquement destinés à compenser ses effets négatifs sur la santé et l’environnement. Soit un montant deux fois supérieur à celui alloué à la planification écologique en 2024 !
C’est le constat dressé par plusieurs associations de solidarité (le Secours Catholique), de soutien aux agriculteurs (Solidarité Paysans, réseau Civam) et de santé (Fédération française des diabétiques) dans une étude intitulée « L’injuste prix de notre alimentation », publiée le 17 septembre dernier.
S’appuyant sur une analyse des dépenses publiques réelles, leurs travaux concluent que sur les 19 milliards alloués aux « coûts compensatoires », 12 milliards concernent les impacts sur la santé (maladies liées à l’alimentation notamment), 3,4 milliards sont consacrés à l’écologie (dépollution, gestion des déchets), et 3,4 milliards aux impacts socioéconomiques (compensation des bas salaires).
Si les associations ne remettent pas en cause le soutien public au secteur agroalimentaire, elles dénoncent un financement sans condition, qui ne contribue ni à une meilleure rémunération des agriculteurs, ni à une démocratisation de l’accès à l’alimentation de qualité. Dans un contexte budgétaire plus tendu, il y aurait donc, selon elles, des dépenses à mieux piloter ou à éviter.