Couleur de peau, origine, genre, orientation sexuelle, situation de handicap ou encore appartenance syndicale… L’Observatoire des inégalités vient de publier mardi 28 novembre son premier rapport sur les discriminations au travail en France. Bien que les Français se disent de plus en plus tolérants, 18 % de la population âgée de 18 à 49 ans déclare avoir été discriminée au moins une fois au cours des cinq dernières années.
Le rapport indique, par exemple, que 5,4 millions d’emplois en France sont « fermés » aux étrangers non-ressortissants de l’Union européenne et que les candidats ayant un nom d’origine française ont près de 50 % de chances de plus d’être rappelés par un recruteur que ceux ayant un nom d’origine maghrébine.
À propos du genre, le rapport relève peu ou pas de discrimination à l’embauche pour les femmes, mais de forts écarts de salaire. Elles toucheraient, en moyenne, 24,4 % de moins que les hommes (tous temps de travail confondus). Ce chiffre descend à 15,5 % à temps de travail équivalent et à 4,3 % pour un même temps de travail et un poste comparable.
Les personnes en situation de handicap étaient, en 2022, seulement 44 % à être actives, contre près de 75 % pour l’ensemble de la population du même âge. De plus, seules 10 % d’entre elles sont cadres supérieurs, soit deux fois moins que la population âgée de 15 à 64 ans en emploi.
Ce rapport survient une semaine après l’adoption à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les discriminations en généralisant les testings anti-discrimination dans les grandes entreprises, et le même jour que le sommet de l’Inclusion Économique, orchestré par la Fondation Mozaïk et Agefiph sur le thème de « La Juste Place pour Tous ».