Il aura fallu à peine 4 mois aux Français pour consommer la totalité des poissons et produits de la mer issus de leurs eaux territoriales sur une année. Deux tiers des poissons que nous consommons sont donc importés, d’après l’Aquaculture Stewardship Council (ASC). Le constat n’est pas nouveau mais cette dépendance pose question, avec une consommation qui s’élèverait en France à près de 33,5 kilos par personne et par an, soit 13 kilos de plus que la moyenne mondiale.
Un certain nombre d’associations appellent aujourd’hui à consommer moins mais surtout à consommer mieux. Certaines ONG vont jusqu’à dénoncer la pratique de la pêche dans son ensemble, pointant du doigt les chaluts de fonds et les dragues, jugés particulièrement destructeurs pour la biodiversité marine. Un sujet dont s’est d’ailleurs emparé le Parlement européen ces derniers jours et qui a donné lieu à de vifs débats entre les eurodéputés. Résultat du vote ? Ne seront exclues du chalut que les zones « strictement protégées », représentant seulement 1 % des eaux européennes.
De nombreuses voix, dans le camp écologiste notamment, se sont élevées pour dénoncer un « amendement climaticide », arguant d’un manque d’ambition et du fait que ces zones seraient déjà protégées des activités « néfastes ». Dans le même temps, les eurodéputés verts ont pu se féliciter de l’adoption de trois amendements portés par Caroline Roose. L’un d’eux prévoit l’interdiction des « activités industrielles d’extraction, telles que l’exploitation minière dans les zones marines protégées ». Bien que non contraignants, ces amendements sont pour l’ONG Oceana « un signal politique fort » de la Commission européenne qui doit d’ici l’été présenter ses mesures pour la gestion des mers et la restauration des écosystèmes naturels.