D’après un bilan publié mardi 10 septembre et élaboré par des chercheurs du CEA, du CNRS et de l’université Paris-Saclay, les concentrations de méthane dans l’atmosphère ont augmenté plus rapidement au cours des cinq dernières années qu’à n’importe quelle autre période (depuis le début des mesures en 1980). Les émissions causées par l’homme ont représenté deux tiers du total en 2020. Une menace pour les objectifs climatiques.
En effet, le potentiel de réchauffement du méthane s’avère 80 fois supérieur à celui du CO2. Mais sa durée de vie dans l’atmosphère est également beaucoup moins longue, une dizaine d’années seulement contre près de 1000 ans pour le CO2. Deux raisons qui devraient faire de la réduction des émissions de ce gaz à effet de serre une priorité.
L’agriculture (dont l’élevage de ruminants) était en 2023 la principale source d’émissions anthropiques. Les déchets, notamment la décomposition des aliments et des matières organiques dans les décharges, arrivent après. Viennent ensuite l’extraction, le transport et l’utilisation des combustibles fossiles. Au cours des quatre dernières années, ce sont les régions tropicales qui ont le plus contribué à l’augmentation totale des émissions, avec une augmentation importante venant de Chine.
Le rapport souligne l’importance de mieux cerner et quantifier les sources de méthane pour soutenir les efforts d’atténuation. De nouveaux satellites envoyés en orbite cette année, comme MethaneSAT ou CarbonMapper, devraient s’avérer de précieux auxiliaires dans cette lutte.