Les enseignants français détiennent un triste record, celui du mal-être, d’après une enquête menée par l’OCDE dans pas moins de 55 pays. Seuls 4 % d’entre eux s’estiment suffisamment valorisés par la société. C’était 7 % dans la précédente édition de l’enquête, il y a cinq ans. Dans le reste de l’OCDE, la moyenne se situe à 20 %. Si 8 sur 10 disent aimer leur métier, à peine la moitié pense que ses avantages l’emportent sur les inconvénients, un score plancher.
Le malaise est profond. Nos profs dénoncent surtout leur rémunération en milieu de carrière, bien inférieure à celle de leurs homologues de l’OCDE. À cela s’ajoute un climat scolaire tendu : 80 % déclarent rencontrer des problèmes de discipline et consacrent près d’un cinquième de leur temps à gérer le désordre plutôt qu’à enseigner.
La réforme de la formation et du recrutement décidée en 2019 n’a pas porté ses fruits. Une petite moitié des jeunes enseignants français estime avoir été bien préparés, la part la plus faible de l’OCDE, où la moyenne est de 75 %. Une fois en exercice, la formation continue qu’ils reçoivent est également jugée insuffisante et mal ciblée. Le chantier de la revalorisation du métier devient urgent, tant celui-ci peine désormais à attirer de nouvelles recrues.