Jugés moins productifs et plus chers, les seniors se voient de plus en plus poussés vers la sortie. Malgré un savoir-faire et un savoir-être supérieurs, la rentabilité des employés de plus de 55 ans est souvent jugée insuffisante. A fortiori lorsqu’ils peinent à s’adapter à la transition numérique. En 2021, le taux d’emploi des Français âgés de 55 à 64 ans s’élevait à 56 % (contre 61 % dans la zone euro).
Comme le montre un récent article des Échos, les gouvernements français butent depuis trente ans sur l’emploi des seniors. Les employeurs ont développé de nombreuses stratégies pour se séparer d’eux en douceur. Certains proposent des ruptures conventionnelles quelques années avant la retraite pour que l’employé puisse profiter, dans l’intervalle, de l’indemnité chômage. D’autres, mettent en place des temps partiels dédiés pour favoriser une transition douce. D’autres enfin, sont prêts à déployer les parachutes dorés pour anticiper ces départs.
En 2021, TotalEnergies s’est séparé de près d’un millier de seniors en leur offrant 77 % de leur rémunération jusqu’à la retraite et une indemnité de licenciement pouvant atteindre jusqu’à 14 mois de salaire. De son côté, Michelin a supprimé 1100 postes dont 60 % sur des « pré retraites » en proposant des indemnités d’un minimum de 60 000 euros. Des méthodes qui ne soulèvent pas forcément de protestations, lorsqu’elles permettent aux intéressés de partir la tête haute.