Dès le mois de décembre 2020, l’Inspection générale des finances tirait la sonnette d’alarme, estimant que sans une évolution radicale, le label ISR (Investissement Socialement Responsable) s’exposait à une perte inéluctable de crédibilité et de pertinence.
Au mois d’avril dernier, le comité du label ISR a présenté un projet de réforme, qui n’a toujours pas reçu de réponse de la part de Bercy. Ce qui bloque ? La proposition d’exclure de ce label les entreprises développant de nouveaux projets d’explorations des combustibles fossiles non-conventionnels (sables bitumineux, pétrole de schiste, etc.).
Dans une lettre ouverte remise à Elisabeth Borne le 30 octobre, une soixantaine de personnalités et d’ONG dont Lucie Pinson (Reclaim Finance), Jean-Marc Jancovici (The Shift Project), le climatologue Jean Jouzel ou François Gemenne (co-auteur du GIEC) ont insisté sur l’importance de préserver cette proposition.
Ils estiment que, dans le cas contraire, cela reviendrait de la part du gouvernement à cautionner les stratégies de greenwashing des entreprises concernées et à “entrer en contradiction avec les objectifs climatiques nationaux, européens et internationaux”.
43 % des 735 fonds ISR étudiés par Reclaim Finance en 2023 investissent dans au moins une entreprise dans les secteurs du charbon, du pétrole ou du gaz. Chiffre qui tomberait à 3 % si la réforme proposée par le comité du label ISR était adoptée telle quelle.