Banques, gestionnaires d’actifs, fonds d’investissement et assureurs ont multiplié les engagements à prendre le virage d’une économie décarbonée depuis l’accord de Paris en 2015. Avec des résultats concrets. Les émissions d’obligations et de prêts verts, ainsi que les offres publiques initiales ciblant des projets verts ont été multipliées par 100 entre 2012 et 2021, à hauteur de 540,6 milliards.
Et gare à ceux qui voudraient faire entendre une voix dissonante. Le responsable mondial de l’investissement responsable d’HSBC l’a vérifié à ses dépens. Invité le 20 mai dernier à intervenir lors d’une conférence du Financial Times, Stuart Kirk a décrit avec beaucoup d’aplomb la finance comme aveugle et court-termiste. Selon lui, elle ne devrait donc pas se soucier des horizons lointains.
Il faut croire qu’il est loin d’être le seul à le penser. Selon l’ONG Reclaim Finance, 4600 milliards de dollars ont ainsi été alloués par les grandes banques mondiales aux énergies fossiles entre 2016 et 2021. Les flux financiers seraient ainsi trois à six fois inférieurs au niveau nécessaire d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés.
Le 31 mai dernier, une nouvelle affaire est venue affaiblir la crédibilité des promesses de la finance verte. La police allemande a perquisitionné les locaux de la Deutsche Bank et de DWS, sa filiale de gestion d’actifs. Celle-ci est visée par des enquêtes aux États-Unis et en Allemagne après que son ex-responsable du développement durable a dénoncé un greenwashing massif. Le patron de DWS a démissionné le lendemain.