Tous les chemins ramènent-ils à l’open space ? Aux États-Unis, plusieurs grandes entreprises font marche arrière sur le télétravail, à l’image d’Amazonqui impose le retour au bureau à temps complet. En France, Ubisoft exige désormais au moins trois jours de présence par semaine. L’annonce a suscité une grève inédite de plusieurs jours chez le géant français des jeux vidéo.
Dans l’Hexagone, le télétravail est déjà considéré par beaucoup comme un acquis social : 46 % des Français actifs seraient prêts à quitter leur poste s’ils n’avaient plus la possibilité de travailler à distance selon une récente enquête YouGov. S’il est entré dans les mœurs, il n’a cependant pas été accompagné d’une réflexion de fond sur ses conséquences pour les entreprises.
Des études démontrent que le « home office » n’a pas forcément de conséquences négatives sur la productivité. Mais des effets négatifs sur la culture d’entreprise ou la créativité des collaborateurs commencent à être soulignés. C’est en tout cas l’argument évoqué par Ubisoft pour justifier sa marche arrière.
Certains observateurs craignent de voir ce retour forcé au bureau comme un moyen de pousser les salariés vers la sortie afin de réaliser des économies. Tesla, JP Morgan, X, Disney… “Quand on regarde les entreprises concernées, on remarque que ce sont des groupes qui veulent soit se débarrasser d’une partie de leur masse salariale, soit la renouveler”, remarque la secrétaire nationale de l’Ugict-CGT, Emmanuelle Lavignac.