« Il suffirait d’une étincelle pour que tout dégénère ». Pour Michael Burry, le financier qui avait prédit la crise des subprimes en 2007, les géants de l’IA bénéficient d’une valorisation disproportionnée et doivent s’attendre à une correction boursière. Son fonds spéculatif, Scion Asset Management, vient de miser sur une chute des cours de Nvidia et Palantir. Les deux entreprises sont connues jusqu’à présent pour leurs dépenses record… Et leur faible rentabilité.
Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Les entreprises stars s’endettent pour des montants inédits, à des taux supérieurs à 6 %. Les sommes levées par Meta, OpenAI ou xAI, la start-up d’Elon Musk, se chiffrent en dizaines de milliards de dollars. Or, l’économie du secteur tend à tourner en rond, faute de clients suffisamment nombreux à payer pour les services rendus. Les fabricants de puces, comme Nvidia, ou les géants de la tech, comme Microsoft, financent les start-ups de l’IA, à commencer par OpenAI, incapable de payer seul ses investissements.
Dans ce contexte, on a appris cette semaine que Yann LeCun, pionnier français de l’IA et directeur du laboratoire Facebook AI Research, allait quitter Metapour cause de divergence stratégique avec Mark Zuckerberg. « Il n’y a pas de bulle dans le développement de l’IA, mais il y a une bulle dans le fait de croire que seul le développement effréné des modèles de langage parviendra à atteindre le niveau de l’intelligence humaine » a déclaré le Français. Selon lui, les modèles actuels sont incapables de réellement raisonner ou de planifier. Et le secteur ne pourra pas progresser sans de nouvelles architectures.